Dans cette article, nous nous questionnons sur la filière scientifique et plus particulièrement pourquoi en France celle-ci a t’elle un genre.
Les filières scientifiques : une répartition genrée en France ?
Tout d’abord, la répartition genrée désigne le fait que les femmes et les hommes semblent se répartir de manière inégale dans les différentes professions du travail social, en fonction de leur genre. Selon Thomas Couppié et Dominique Epiphane (2006 : 11-27), il existe une répartition genrée dans le monde du travail: « La distribution des hommes et des femmes dans les différentes professions n’est pas un simple prolongement d’orientations scolaires sexuellement clivées. La ségrégation éducative se convertit – en partie – en ségrégation professionnelle au moment de l’entrée dans la vie active ». Dans cet article, nous verrons pourquoi les femmes restent minoritaires dans le monde de la science
Pourquoi moins de filles dans les filières scientifiques ?
Dès leur plus jeune âge, les filles sont souvent exposées à des stéréotypes de genre qui les associent davantage à la littérature, à l’art ou aux domaines relationnels qu’à la science et à la technologie.
Ces stéréotypes véhiculent l’idée selon laquelle les filles sont « moins douées que les garçons » en sciences, ce qui peut influencer leurs choix de carrière. De plus, les filles ont moins de modèles féminins à suivre dans le domaine des sciences et de la technologie. Le manque de visibilité des femmes scientifiques dans les médias, les manuels scolaires et les établissements universitaires peut empêcher les filles de poursuivre ces domaines. De plus, les filles peuvent manquer de confiance dans leurs capacités en sciences et en mathématiques. Ce manque de confiance peut les amener à sous-estimer leurs compétences et à abandonner l’apprentissage dans ces domaines.
Pourquoi les femmes restent minoritaires dans les écoles d'ingénieurs.es?
Les femmes restent minoritaires dans les écoles d’ingénieurs.es françaises pour plusieurs raisons, souvent liées à des facteurs socioculturels et systémiques.
Outre les raisons évoquées ci-dessus, les recherches montrent que les filles peuvent parfois connaître un climat scolaire moins favorable dans les filières scientifiques, notamment en mathématiques et en physique. Elles peuvent être moins disposées à s’exprimer en classe, moins susceptibles d’être encouragées par les enseignants ou d’être victimes de comportements sexistes de la part de leurs camarades de classe. Les difficultés à concilier vie personnelle et vie professionnelle peuvent également empêcher certaines femmes de choisir une carrière en ingénierie. Des horaires de travail parfois longs et irréguliers, la charge mentale associée aux responsabilités familiales et le manque de services de garde d’enfants peuvent constituer des obstacles importants. Enfin, même après avoir obtenu un diplôme d’ingénieur, les femmes peuvent être confrontées à des écarts de rémunération et à de la discrimination au travail. Ces inégalités peuvent empêcher certaines femmes de poursuivre une carrière dans ce domaine.
Quelle est la place des femmes dans la science ?
La situation des femmes dans la science est complexe, caractérisée par des progrès et des inégalités persistantes. Historiquement, les femmes ont été largement exclues de la communauté scientifique. Pendant des siècles, les contributions scientifiques des femmes ont été sous-estimées, voire attribuées aux hommes. Cependant, certaines pionnières ont réalisé un travail remarquable qui n’était souvent pas reconnu à l’époque. Le nombre de femmes scientifiques a augmenté depuis le XXe siècle, en grande partie grâce à la lutte pour l’égalité des sexes. Ils apparaissent dans de nombreux domaines de recherche et occupent une place de plus en plus importante. Toutefois, les femmes restent sous-représentées dans de nombreux domaines scientifiques, notamment en ingénierie, en physique et en mathématiques. Nous avons également observé que les écarts de rémunération et les plafonds de verre ralentissaient l’avancement des femmes vers des postes à responsabilité.
En conclusion, malgré les avancées vers l’égalité, les filières scientifiques demeurent le reflet d’une répartition genrée en France. Les stéréotypes de genre, l’absence de modèles féminins et une confiance en soi restreinte contribuent à garder les filles à l’écart de ces domaines. Après avoir obtenu leur diplôme, les femmes rencontrent toujours des difficultés dans les écoles d’ingénieurs et sur le marché du travail, comme le climat scolaire, les décisions d’orientation précoces et les disparités salariales.
Malgré le développement de la place des femmes dans la science, il reste encore des obstacles à surmonter afin de garantir une véritable égalité des opportunités et des représentations.